La mutuelle est un lieu très fort d’engagement citoyen. Et cela se confirme avec les élections mutualistes où les adhérents sont appelés à voter pour leurs représentants. Cependant, ces scrutins sont peu connus et les taux de participation sont parfois faibles. Or, les adhérents ont plus que jamais besoin de débats, d’échanges et de démocratie. Il est donc temps de rendre ces élections plus attractives et de les faire évoluer. Et c’est un des défis des mutuelles pour les prochaines années.
Le secteur des mutuelles se divise en deux catégories : les mutuelles qui sont fortement liées à un secteur d’activité ou à une profession (la MAIF pour les enseignants, la MNM pour les militaires…) et celles plus généralistes qui se sont développées auprès d’un public plus large et sont moins liées à une corporation (telles que la MAAF ou la MACIF).
Les mutuelles telles que la MAIF ou la MNM ont gardé une identité sectorielle forte, suscitant un engagement assez important de leurs adhérents dans la vie mutualiste. En effet, le sentiment d’appartenance à un groupe renforce cette adhésion ; ils ont à cœur de défendre leurs intérêts spécifiques. Pour les mutuelles ayant fait le choix de se diversifier, leurs adhérents, de professions plus hétérogènes, se considèrent davantage comme des clients que des sociétaires et se sentent donc moins concernés par cette vie mutualiste.
Logiquement, le taux de participation est plus élevé dans les mutuelles “sectorielles”, mais globalement, il tend à diminuer : pas assez de temps pour s’intéresser aux débats, manque d’information, peu de candidats aux élections… Les mutuelles doivent donc trouver le bon équilibre pour susciter l’intérêt des sociétaires pour la vie mutualiste, les impliquer pour obtenir leur avis sans leur demander trop de temps et sans déployer des moyens trop importants.
Aujourd’hui, les mutuelles enregistrent environ 10 % de participation aux élections de leurs délégués. Ces taux varient suivant les régions et les entités. Ces élections, dans leur forme classique, coûtent cher aux mutuelles : impression et envoi des bulletins de vote, achat ou location des urnes, présence d’un huissier, réquisition du personnel pour organiser le scrutin… Le premier enjeu est donc de diminuer les ressources allouées pour une meilleure productivité.
De plus, une tendance de fond se confirme : ce sont les séniors qui votent le plus. Ils ont le temps de s’intéresser aux élections et se sentent davantage concernés par les différents sujets abordés. Les mutuelles souhaitent donc inciter les générations plus jeunes à voter pour avoir une meilleure représentativité des adhérents au sein des assemblées et capitaliser sur l’avenir.
Enfin, la représentativité des sociétaires est un enjeu également important pour 2019. En effet, les délégués sont chargés de porter les intérêts des sociétaires lors de décisions importantes : les adhérents ont donc besoin de candidats qui leur ressemblent. Aujourd’hui, les représentants sont plutôt âgés et les femmes sont en minorité (environ 40 % des délégués).
Le secteur mutualiste souffre d’une image plutôt vieillissante, même si cela tend à changer. Pour se moderniser, les acteurs du marché misent sur le digital : s’ils ont tous un site Internet ou une application où leurs adhérents disposent d’un espace client, ils sont plus frileux concernant le vote en ligne pour leurs élections mutualistes. Pourtant, cette alternative contribue à leur modernisation et les rend plus attractives.
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